Les bananes existentielles que Jean-Paul Sartre nous invitait à consommer sur place au même titre que le jazz s'épanouissent depuis plus de quarante ans dans un jardin public, à Marciac. Point de fruits exotiques ici (encore que la programmation réserve dans ce domaine quelques surprises...) mais les fruits âprement défendus d'une expérience qui chaque année attire des dizaines de milliers d'amateurs.
Chacun voit son jazz à la porte de ce village planétaire : on peut y aimer la déambulation sous les arcades avec dans l'oreille les musiciens triés sur le volet qui se produisent sur la place de la mairie ; on peut s'y perdre agréablement dans les ruelles adjacentes qui réservent leurs surprises artisanales ou gustatives ; on peut, guide en main, jouer la carte touristique et choisir la balade de site en site que les vallons du Gers ont su préserver des attaques estivales. Enfin, on peut se fondre parmi la multitude des aficionados, migrer vers les murs intimes de L'Astrada ou vers ce chapiteau qui a la faculté de panthéoniser les artistes qui s'y produisent, de sorte que le public, un et indivisible, sait toujours qu'il vient d'assister à un évènement.
Au vrai, Jazz in Marciac n'a pas besoin de se noyer dans un océan de "like" pour justifier le bien-fondé de son incroyable succès. Ceux qui y viennent y reviennent, faisant leur miel d'un souvenir vivace d'émotions partagées, essaimant autour d'eux ce pollen subtil qui fait les grandes réputations à l'ombre des reines et des rois de la musique afro-américaine.
À Marciac, l'existence semble plus douce qu'ailleurs. Quant à l'essence, elle y est le carburant rare du bien-vivre...
Chazz Belmonte
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